Bombes dans le metro de Moscou
Pierre Lorrain à Paris, "spécialiste de la Russie" (Fr 3 à midi) et le Kagébé à Moscou savent déjà que les bombes ont été posées par des Tchétchénes. La police normale de Moscou, moins informée, vient de lancer l'enquête...
Chroniques Marignac
traducteur de Nikolai Pyregov et d'autres auteurs russes
Appel des dissidents russes
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PETITE MUSIQUE DU GOULAG
Cette année, j’allume la radio avec précaution… Même les stations qui émettent de la musique… France Musique et Radio classique… Radio Notre-Dame ne nous épargne pas non plus…
Car c’est l’année russe en France… La Radio aussi s’empresse de faire plaisir aux Russes… pas n’importe quels Russes, bien sûr… aux Russes importants qui gouvernent… qui signent les contrats de vente… qui font venir en France le gaz et le pétrole…
Ils aiment la musique… Surtout, la musique soviétique… Les Radios de France savent la dénicher et la faire voler sur leurs ondes…
Voilà Kabalevski, voici « Les soirées près de Moscou »… ou encore l’opérette de Chostakovitch « Moscou-Tchéreumouchki » écrite jadis en guise de pénitence par un compositeur détraqué… Quel réalisme socialiste magnifique ! M. Poutine l’aimera… On organisera encore des concerts d’envergure, une tournée du chœur de l’Armée Rouge qui chantera l’hymne de l’empire disparu, avec ces lignes ignobles : « Nous étions élevés par Staline pour être fidèles au peuple… » Enfin, la France pourra applaudir à la petite musique du Goulag ! Et l’ancien colonel du KGB Poutine aimera ça. Car lui, il est nostalgique… Ce chevalier de la Légion d’Honneur de France a dit : « L’écroulement de l’Union Soviétique, c’est la catastrophe majeure géopolitique du XX siècle ».
Le KGB, faut-il le rappeler, c’est notre Gestapo russe. Ne vous faites pas d’illusions : vous décorez les bourreaux. Vous applaudissez la musique des geôliers.
Quand vous saluez le chant de l’armée rouge et écoutez à demi oreille la mélodie joyeuse de Kabalevski ou autre, suivant le programme élaboré à Moscou, vous glorifiez, un peu tardivement, la tyrannie… Vous vous moquez des millions de prisonniers russes morts et ensevelis en Sibérie d’où coule maintenant le gaz pour faire griller vos entrecôtes…
Un peu de décence, Mesdames et Messieurs…
Un peu plus de prévoyance, aussi : en 1938, la France faisait la cour à un autre dictateur. On connaît la suite.
Nicolas Bokov, écrivain, PEN Club français
Paris
